Portugal : une réforme contestée du marché du travail
Le gouvernement conservateur portugais souhaite mettre en œuvre une réforme du marché du travail visant à restreindre les droits des travailleurs et le droit de grève. Pour la première fois depuis la crise de la dette et les années de la "troïka" (2011-2014), les deux grandes confédérations syndicales CGTP et UGT ont appelé conjointement à une grève générale.
Les acquis à nouveau menacés
Daniel Oliveira, journaliste et ancien codirigeant du parti d'extrême gauche Bloco de Esquerda, sonne l'alarme dans Expresso :
«Il ne s'agit pas seulement d'une modification de la loi du travail, mais de la dernière avant que ne disparaissent tous les instruments permettant de mettre un frein aux ambitions de libéralisation. ... Lorsqu'un combat de cette nature est perdu, c'est à jamais. Car comme nous en avons fait l'expérience avec la troïka, tout acquis perdu est difficile à rétablir. En partie parce que le gouvernement veut laminer les mécanismes de défense des travailleurs, du pouvoir des syndicats au droit de grève en passant par les négociations collectives. Les patrons les plus autoritaires, qui freinent notre économie, disposeront d'un pouvoir quasi absolu et verront ainsi leur rêve se réaliser.»
Défendre bec et ongles les droits des travailleurs
Jornal de Notícias se félicite de l'appel à la grève lancé conjointement par les confédérations syndicales CGTP et UGT :
«Il est inhabituel que les deux centrales syndicales accordent leurs violons de la sorte et mènent une lutte commune. Cela témoigne du caractère exceptionnel et de la gravité de la situation. ... En effet, les droits des travailleurs sont à nouveau menacés. Et même si les personnes opposées à ce droit sont nombreuses, celles qui voient dans la réglementation et la protection du travail et des travailleurs les piliers d'une société civilisée le sont encore plus. Et ces personnes ne se laisseront pas faire.»